Dessins
Ma démarche est guidée par la recommandation de Platon d’aller observer directement les choses telles qu’elles se présentent dans la Nature. Les choses sont-elles vraiment comme elles nous apparaissent ? Dessiner est un état enivrant où les opérations physiques et mentales se suivent frénétiquement au seuil de la conscience. C’est la gageure de battre l’oeil plus vite que la main
Le pouvoir du dessin réside dans la force de son processus, une force qui résulte du cerveau qui travaille en accord avec les mains et le ventre dans une obsession de cristalliser une pensée. Faire des figures devient une quête continuelle de témoigner du visible afin de tenter de matérialiser l’invisible dans une éternelle référenciation de ce visible. Dessiner est aussi expression quand les pièces se construisent par le transfert mécanique de mon propre corps surtout dans l’exécution de grands formats qui commandent des gestes amples et rapides
Peintures
Critique de l’art formaliste, je continue à puiser dans le répertoire des formes du monde vivant, le motif animal n’étant apparu que dernièrement. Mon processus met intuitivement en rapport des attitudes et des comportements des individus avec un accent sur la gestuelle du corps, ce corps qui reste indéfiniment à re-signifier. Au début du processus s’accumulent des impressions à partir d’indices visuels et sociaux qui me marquent et/ou me troublent. J’attends le moment d’une révélation qui s’accompagne d’un désir incontrôlé de matérialiser les images nées de ce temps/lieu. Elles sont la symbiose entre ce qui doit être montré et le ressenti. Ensuite, l’oeuvre se pense : les images stockées deviennent la source d’une composition étudiée, calculée et irréaliste. L’artiste devient médium
Pourquoi persister à peindre ? Pour essayer de penser les choses du monde comme les voyait Cézanne, inlassablement, en tentant de saisir leur force intrinsèque, celle qui fait qu’un tel objet est celui-ci et pas celui-là. Peindre, c’est continuer à croire à la fiction de l’image qui construit du sens, incarne les rêves, les idées et les émotions. Je suis une fervente admiratrice des artistes qui s’inspirent de l’expérience sensible de l’environnement: les peintres Gilles Aillaud, Emil Nolde, Franz Marc et Cai Guo-Qian
Photos et Vidéos
Les appareils d’enregistrement sont une source inépuisable d’investigation de la réalité. Ils élargissent l’horizon de la culture visuelle et font intervenir la relativité des choses. Quand l’observation n’est pas possible, la photo et la vidéo nous révèlent l’insoupçonné. Les clichés et arrêts sur image peuvent faire partie de n’importe quelle étape de mon processus créateur, des fois au début, des fois à la fin. Celles que je m’approprie dans les médias me sont d’une aide précieuse pour connaître l’invisible à l’oeil nu et tous ces êtres de par le monde
Ces outils prodigieux m’inspirent deux démarches : une impulsive et informationnelle qui consiste à capter furtivement des instantanés lors de promenades et, une conceptuelle et fantaisiste qui me permet de façonner des images et des univers créés de toutes pièces.
Sculptures
C’est par l’intermédiaire de la construction de patrons et de la confection de vêtements que j’ai appris à manipuler les matériaux bidimensionnels pour en faire des objets dans l’espace. Ma recherche actuelle s’intéresse à l’art animalier et à l’exploration des formes et textures.
La sculpture avec son potentiel de répliquer la réalité s’intègre bien dans des installations et participe à l’interaction entre masse, espace et lumière. La modélisation demeure un plaisir du fait main alors que le montage d’éléments disparates permet de faire des associations et des décalages de sens tout en mettant à notre portée tous les matériaux récupérés.