Installations
Ça passe ou ça casse

Devant les relations sociétales de moins en mois vécues mais s’opérant par l’intermédiaire de réseaux numériques, je m’efforce d’entretenir un rapport direct au monde à l’affût de possibles interconnexions avec le vivant.

Je scrute mon environnement, je m’ en imprègne. Je me mets dans des situations d’errance où tous les champs d’observation physiques et psychologiques sont sollicités. Le corps sent. Mais direz-vous, tout est question de relation en art. Oui mais…se rapprocher de la Nature, la côtoyer, la laisser se révéler équivaut à s’éloigner de la culture de communication de masse.

C’est ma manière de refuser les idées préconçues, les archétypes sociaux, les principes esthétisants qui servent à décorer et les images médiatiques standardisées où toute image est avancée comme vérité.

Pièces installatives

La liberté

Chaque pièce est une expérience transformative unique qui réussit à tirer profit des contraintes matérielles et physiques. Grâce au langage polymorphe de l’installation, je conjugue ce que je dis avec comment je le dis.  Faire de l’installation, c’est rechercher de nouvelles propositions sur la nature de l’art sans pour autant rejeter les conventions millénaires comme si elles ne fonctionnaient plus.

L’élaboration de la pièce installative se juxtapose à une intention d’inscrire une action dans le lieu qui rend compte des déterminismes de ce lieu : ses composantes matérielles et immatérielles. L’idéal, c’est habiter le lieu afin de déployer et composer avec la présence du visiteur en tête, sachant que ce dernier va vivre une expérience spatiale qui se double de l’émotion esthétique. Chez lui va s’opérer une gradation dans la perception des différents éléments qui vont favoriser la prise de conscience des différents points focaux emmagasinés et contribuer  à l’ébauche d’une narration. C’est là le potentiel phénoménologique de l’installation.

Matières organiques

Installation Matieres Organiques

Le goût de travailler avec des matières naturelles est toujours présent dans ma démarche même si fabriquer des objets avec un matériau dont on ne connaît pas d’avance la malléabilité s’avère être une source de grand inconfort. Je deviens l’ exploratrice d’une île à la recherche de l’inhabituel et de l’inconnu. Du même coup, le travail fait main me rapproche de ma nature d’artisane et revalorise les arts de la vie de tous les jours.

Le recours à des matériaux d’origine naturelle permet d’expérimenter le jeu des qualités sensibles de la matière tout en re-matérialisant l’oeuvre. L’intérêt pour la matière organique ne réside pas tant dans ses aspects culturels construits au fil du temps mais plutôt vise la mise en valeur de ses caractéristiques propres. Continuer à expérimenter avec des matières naturelles signifie avoir des considérations pour le vivant et conséquemment peut se définir comme une recherche du potentiel de transformation de la substance.