Babiche 1

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2019

À part un cochon aux pattes repliées positionné de tout son long sur le fauteuil, les bras d’une pieuvre entourant les pieds d’une table à café, une trentaine d’escargots disséminée sur le tapis et trois lézards perchés sur le haut d’une commode, le visiteur s’imagine aisément entrer dans la pièce de séjour d’une résidence. Le tout est disposé en cercle de façon à ce que le visiteur puisse circuler autour et au travers. Le matériau de fabrication n’est pas aisément saisissable. Il faut avoir pris connaissance des pratiques ancestrales des autochtones ou de celles des artisans rempailleurs de chaises pour savoir que ce sont des lisières de babiche ou cuir vert.

Furent privilégiés quelques animaux en fonction de leurs qualités spécifiques ou de leur forme d’exception et non pour une quelconque symbolique issue de différentes cultures. Les objets familiers et les créatures amalgamées se répondent plastiquement et fictionnellement, établissant une relation dialectique entre le fabriqué et le naturel, le construit et l’organique, le rigide et le sinueux. Le cochon appartient à ma mythologie personnelle où jeune enfant revenant de l’école, quelques cochons s’étaient aventuré dans notre salon. Le goût de travailler avec des matières organiques est ma manière d’utiliser l’existant pour mieux le révéler.

Crédit photo Ede Halaszy.