Dessin au poil

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1998

L’esquisse est le point de départ de tous mes processus. Une technique aux approches illimitées, le dessin devint ici trace. Non seulement il fut l’expression tangible d’une expérience concrète, le point d’ancrage de mon rapport au monde pendant une expérience de confinement avec un modèle masculin, mais il s’avéra aussi être l’empreinte directe de ce temps-lieu. Prié de ne pas bouger, je montais, descendais l’escabeau, tournant autour du modèle alors qu’en atelier, le modèle bouge et pas l’artiste, d’où les  distorsions surprenantes. 

Pour Dessin au poil, incorporer des poils de manteau de fourrure à du latex et l’utiliser comme médium visait à augmenter le sens de corporéité à la représentation. Tout en donnant de la consistance au latex, ces poils ajoutèrent une note symbolique de notre animalité. De plus, la surface maximale d’espace mural fut investie dans le dessein d’augmenter la présence des personnages figurés alors que le manque de lumière cherchait à induire une ambiance d’abri oublié.

Crédit photo Guy L’Heureux.